
Éthique et philosophie
nordique
Je pense qu'il est important de se pencher sur l'éthique et la philosophie que pouvaient avoir les anciens germano-scandinaves. Pour cela, le Hávamál, poème gnomique qui fait partie de l'Edda Poétique, nous offre énormément d'éléments. Dans ce poème, Óðinn nous donne des conseils de morale et de conduite à tenir. Ces conseils sont destinés à tout homme libre. En étudiant le Hávamál, nous nous rendons vite compte, que la philosophie qui en ressort peut se rapprocher de certaines philosophies de la Grèce Antique, notamment du stoïcisme. C'est pourquoi, je ferai parfois des rapprochements avec certains de ces philosophes afin de pouvoir développer quelques points. Le but de la démarche n'étant pas de jouer au jeu des sept ressemblances, mais de pouvoir approfondir des concepts évoqués dans le Hávamál.
Un mot sur les sagas islandaises, qui, elles aussi, demeurent très riches en contenues littéraires. Il est important de préciser que les sagas ne représentaient pas la vie d'un homme normal. Leurs histoires héroïques demeurent des exceptions. La vie d'un homme germano-scandinave était emprunt de simplicité. Ce point fut d'ailleurs bien expliqué par Jan de Vries dans son ouvrage sur la mentalité des germains.
Nous voyons parfois apparaître sur les réseaux ou au sein d'ouvrages peu sérieux, les « neuf nobles vertus » de l'Ásatrú. Ces neuf vertus commençant à se propager dans l'imaginaire collectif, il est bon d'en dire quelques mots. Elles peuvent varier selon les auteurs (car chacun se les approprie en fonction de sa propre personnalité, et non en fonction de l'Ásatrú) mais en général, nous retrouvons : l'hospitalité, le courage, l'honneur, la persévérance, la vérité, la discipline, le dévouement, l'autonomie et la fidélité. Ces neuf vertus seraient tirées du Hávamál. Or, nous allons le voir dans ce présent chapitre, ces « neuf vertus » sont très réductrices par apport à ce qu'enseigne le poème. En plus d'être réductrices, elles simplifient des concepts complexes qui ne peuvent être expliquer que dans leur contexte. Ainsi, nous verrons par exemple que le mot « honneur » n'avait pas la même définition qu'aujourd'hui. De même pour le « dévouement » et la « fidélité ». Suivre ces neuf vertus avec nos conceptions modernes est un non-sens si l'on souhaite se rapprocher de l'éthique des germano-scandinaves.
Enfin, l'éthique présentée ici, ne représente pas une obligation pour le pratiquant Ásatrú. Étant une religion non-dogmatique, chacun fait ce que bon lui semble des conseils présents dans le Hávamál. Cela représenterait plutôt un idéal vers lequel tendre.
​
