PRIMSTAV
Le primstav (primstavar au pluriel) est un calendrier perpétuel, généralement en bois, utilisé en Scandinavie durant l'époque médiévale. Le mot primstav vient du latin « prim » qui aurait un lien avec les nouvelles lunes et le vieux norrois « staf » qui désigne un bâton.
Ces calendriers se présentaient sous forme de longues planches en bois qui pouvaient aussi être ovales ou rondes ou en plusieurs petites plaques reliées avec de la ficelle.
Dessus étaient gravées des encoches pour noter les jours et des symboles qui représentaient les fêtes et événements de l'année. Le primstav était gravé des deux côtés de la planche. D'un côté était gravé les jours de l'été qui commençait le 14 avril et finissait le 13 octobre. De l'autre les jours de l'hiver qui commençait le 14 octobre et se terminait le 13 avril.
Ces calendriers étaient réglés sur le calendrier julien mais ont continué d'être utilisés même après l'instauration du calendrier grégorien.
Le plus vieux primstav découvert et encore existant date de 1457 mais les historiens pensent que leur origine est bien plus ancienne (environ l'an 1000). Leur utilisation aurait considérablement augmenté lors du XVIIe siècle puis diminué à partir du XVIIIe siècle. Néanmoins on a retrouvé des traces de leur utilisation jusqu'au XIXe siècle.
Parmi les primstavar, certains sont notés avec des runes (runstav). Ils sont couramment appelés calendriers runiques car les runes remplacent les encoches pour noter les jours. Un grand nombre de calendriers runiques possède également une ligne supplémentaire qui indique les nouvelles lunes. Le cycle lunaire étant de 19 ans, la ligne est composée de 19 runes répétées en boucle. Ce système permet de calculer les fêtes mobiles de l'année, ce que ne permet pas le primstav à encoches qui indique uniquement les fêtes fixes.
Parmi les centaines de calendriers retrouvés, ceux avec des runes proviennent pour la grande majorité de Suède.
Quelle est l'origine du primstav ?
A l'origine, ces calendriers avaient pour fonction de rappeler l'ordre des messes de l'année. C'était un point de repère. C'est pour cela que les saints y étaient inscrits ainsi que toutes les fêtes chrétiennes. Puis, avec le temps, le principe fut récupéré pour l'agriculture afin de noter toutes les étapes au cours de l'année. Le cycle de la nature étant intransigeant, il fallait effectuer les bonnes tâches au bon moment.
En 1536, la Norvège devient protestante. Néanmoins les fêtes catholiques continuèrent d'être inscrites sur les calendriers, sûrement par tradition.
Au cours des années, le primstav fut remplacé par des almanachs imprimés. Le premier almanach date de 1644 et fait 48 pages.
Ci-dessous, illustrations tirées du Fasti Danici du runologue Ole Worm :